Le développement de champions mondiaux des technologies propres passe par un effort délibéré pour renforcer le marché intérieur canadien
mars 22, 2021
Nous sommes à la veille d’une gigantesque transformation économique. Stimulé par les engagements des secteurs public et privé à atteindre la #carboneutralité, l’investissement dans les technologies #durables s’accroît de manière exponentielle. Selon une étude récente de PWC, l’investissement dans les « technologies climatiques » a augmenté de 3 750 % entre 2013 et 2019; en 2019 seulement, 16,1 milliards de dollars ont été investis en capital-risque, soit trois fois plus que la somme injectée actuellement dans le secteur de l’intelligence artificielle.
Cette vague d’investissements est une excellente nouvelle pour les entrepreneurs canadiens du secteur des #techpropres, qui réunissent des fonds, embauchent de nouveaux employés et font pivoter leurs entreprises en ligne. Toutefois, à mesure qu’elles prennent de l’expansion, ces entreprises ont de plus en plus de mal à passer à l’échelle supérieure ici au Canada.
En temps normal, les entreprises en démarrage dans des secteurs émergents se voient offrir sans relâche des incitations à quitter le Canada : marchés étrangers élargis permettant un accès simplifié aux clients et aux investisseurs, réglementation plus favorable aux technologies émergentes, etc.; la liste est interminable.
Mais, nous nous trouvons actuellement dans des circonstances inhabituelles. Les restrictions en vigueur aux frontières ont rendu difficile (voire impossible) la visite de sites de démonstration à l’étranger, et même dans d’autres provinces, et transformer des réunions virtuelles en ventes et en arrangements commerciaux concrets s’est révélé être tout un défi. Sur le plan des approvisionnements, les décisions se prennent plus lentement dans les grandes organisations, les ressources nécessaires aux projets pilotes et à l’adoption de technologies climatiques ayant été réaffectées à la réponse à la pandémie. Cette réaffectation des ressources a créé un retard qui pourrait prendre des mois, sinon des années, à rattraper.
Le contexte commercial actuel, conjugué à un marché mondial des capitaux à coût zéro alimenté par les politiques visant à « reconstruire en mieux », les engagements à atteindre la carboneutralité et la demande de produits d’investissement tenant compte des critères #ESG, accélère la tendance qui voit les meilleures idées du Canada dans le domaine des technologies propres, et les emplois hautement qualifiés qui y sont associés, se transporter vers d’autres territoires comme les États-Unis et la Chine. Nous le constatons aux annonces récentes au sujet d’entreprises canadiennes des technologies climatiques ayant profité de premiers appels publics à l’épargne, de prises de contrôle inversées et de sociétés d’acquisition à vocation spécifique – toutes exprimant leurs intentions d’utiliser les fonds pour construire des installations de fabrication et d’autres infrastructures privées ailleurs qu’au Canada.
Heureusement, nous avons encore le temps d’inverser cette tendance si nous faisons un effort délibéré pour développer le marché intérieur et renforcer les chaînes d’approvisionnement dans les secteurs émergents des technologies climatiques dans lesquels le Canada détient un avantage concurrentiel. C’est pourquoi Technologies du développement durable Canada (TDDC) et le Réseau national de santé accessible, coordonné (CAN) prennent des mesures pour tracer un avenir différent pour les innovateurs canadiens en contribuant au développement d’un marché intérieur intégré et réceptif, afin que les entreprises canadiennes puissent devenir des chefs de file et croître sur la scène internationale.
Le Réseau de santé CAN, partenariat qui regroupe des entreprises et des clients du secteur des technologies de la santé, a mis au point une approche de « marché intégré » qui profite tant aux vendeurs qu’aux acheteurs de technologies de la santé. Elle permet de mettre en évidence des problèmes communs et d’établir des groupes d’acheteurs dans le but de réduire les risques associés à une adoption précoce, tout en donnant aux petites entreprises l’occasion de passer à l’échelle supérieure et de croître, au pays et à l’étranger.
En se servant de ce modèle pour accélérer l’adoption des technologies propres, TDDC est capable de tirer parti de son vaste réseau d’entreprises de technologies propres à potentiel élevé et de jumeler celles-ci à un groupe d’acheteurs désireux de résoudre des problèmes environnementaux communs.
Grâce à ce marché, toutes les parties y trouvent leur compte. Les entrepreneurs peuvent rapidement développer leur entreprise ici-même au pays, tandis que les parties qui adoptent de nouvelles technologies faites au Canada pourront profiter d’une meilleure durabilité et, ainsi, devenir plus concurrentielles dans une économie faible en #carbone.
À l’heure où tant les gouvernements que le secteur privé s’activent pour respecter leurs engagements envers la carboneutralité, la demande pour des solutions durables est indéniable. Nous, Canadiens et Canadiennes, avons un choix à faire. Nous pouvons acheter les technologies qui façonneront notre réponse aux changements climatiques auprès de sources étrangères ou nous pouvons rester aux commandes de la transformation et nous faire les champions des technologies développées ici, qui créeront des emplois et feront du Canada un chef de file de l’innovation.